Le monde de l'illusion Sur l'existence d'une unique raison première au désastre La censure, tout ce qui ne la tue pas la renforce. Nietzsche L'école, on le sait, est un champ de ruines. On n'y apprend plus rien, que ce soit dans les salles de classe ou même en lisant les manuels scolaires. L 'objectif avoué n'est plus d'instruire, mais de socialiser les élèves, comme si la vie elle-même devait s'enseigner, et de façon parfaitement programmée, centralisée, routinière et administrative. Et comme si l'école était le lieu adéquat pour ce genre de choses. On a réduit le savoir à de la pure information, cette dernière devant façonner les hommes eux-mêmes : Fukuyama, par exemple, rappelle le caractère totalitaire de ces procédés dans son livre, La fin de l'homme, y voyant la réalisation du monde orwelien de 1984. l'état général de la société Mais l'école n'est pas, seule, atteinte. La culture elle-même dépérit, la vie intellectuelle est inexistante. Nous sommes « en un temps où le « philosopher », dont le bavardage ne cesse de submerger la vie académique, se garde bien, lui, de s'éloigner trop loin des côtes et cabote de doxographie en monographie, de distinction en polémique, sans risquer quoi que ce soit qui ne soit pas déjà largement connu de tous - ou parfaitement oublié », écrit Jean-Luc Marion ( Rue Descartes n°35 p 9, Phénoménologies françaises, mars 2002, PUF). La chose est explicite dans les propos du philosophe : ce qui fait défaut, ce ne sont pas tant les idées que le courage nécessaire à les énoncer, à les assumer. Comme si nous devions tous nous auto-censurer en permanence et rabaisser notre conscience, afin de ne pas blesser l'autre. qui en fait autant de son côté. Milner, lui, pose la question sans ambages : Y a-t-il une vie intellectuelle en France ? Les romans publiés de nos jours, au lieu de dépeindre la situation telle qu'elle est dans les faits, ainsi que les véritables préoccupations des gens, avec les pensées complexes qui les animent, sont basés exclusivement - à quelques exceptions près, qui ne sont pas suffisantes pour édifier et faire autorité - sur le modèle du best-seller dans lequel les personnages sont mis en scène, managés, se comportent de façon calculée, souvent un peu trop outrageusement extravertie, comme s'il s'agissait de nous rassurer sur notre capacité à agir et à ne pas percevoir certaines choses, à ne pas entretenir quelques soupçons. Le lecteur ne peut que suivre à la trace le cheminement un peu trop voyant de l'auteur, dans un monde artificiel, comme peuplé d'imbéciles heureux - mais personne n'est invité à les percevoir comme tels. Le contrat moral liant l'auteur honnête et son lecteur est ainsi clairement et définitivement rompu. Si l'art est sous l'emprise des marchands, la science, elle, est dominée par la technique : on spécialise, on cloisonne, on fait de la recherche de son côté, chacun pour soi, on publie un maximum tout en masquant l'essentiel, basant consciemment ou non sa carrière sur de la rétention d'information ; on organise des colloques, des groupes de travail, des ateliers, des modules interdisciplinaires, non pour confronter les idées, mais pour rencontrer des gens ; par ailleurs, on met en exergue telle application spectaculaire censée nous permettre de contrôler un peu plus la nature, faisant passer pour de la science la plus simple technique ne faisant appel qu'à la physique du début du siècle dernier sans l'apport d'aucun concept nouveau - simplement celui d'outils plus performants. On n'accorde en revanche aucune importance à des idées qui n'apportent pas de résultat tangible immédiat, qui ne sont pas répertoriées dans les organigrammes disciplinaires sectorisés du ministère. Les financements des divers domaines de recherche découlent de leur image auprès des media ou des étudiants, la part du lion revenant à des pseudo-sciences démagogiques, sociologie et sciences de l' éducation en tête, dont l'unique objectif est de maintenir le monde de l' illusion, en offrant une explication de la société qui ne fasse pas appel, jamais, à notre lucidité la plus élémentaire, à des interprétations non triviales : tout doit au contraire être connu de tous, et ressassé, répété, redécouvert à l'infini. C'est le nouvel opium du peuple, et il s'agit là de rassurer, de maintenir stable, sous contrôle, nos petites images consensuelles ; le but est de faire croire à certains que l'illusion n'en est pas une ; à d'autres, plus nombreux, que les autres demeurent dans l' illusion, fondement d'une certaine mythomanie ; à une minorité plus consciente, enfin, que personne ne bougera, qui parce qu'il est encore dans l'illusion, qui parce qu'il pense être le seul lucide. Le but est aussi de créer un point de vue consensuel de référence, permettant aux moins lucides qui se placent sous sa coupe d'user d'un argument d'autorité contre les autres, reléguant les opinions différentes dans le simple domaine de la croyance ou de la mauvaise foi. On écrase l'homme libre, susceptible de faire avancer les choses, on élève l'hypocrite, qui perpétue l'enfermement collectif. Les choses vont même plus loin : la vie sociale elle-même souffre de la négation accumulée de notre conscience la plus élémentaire, de la permanence coûte que coûte du monde de l'illusion. Le client se demande si le vendeur lui sourit sur ordre de sa hiérarchie. Le marchand se demande si l'acheteur le considère comme un être humain à part entière. Le père, se sentant coupable d'être lucide, se demande s'il faut faire semblant et maintenir le monde de l'illusion auprès de ses enfants, au nom de leur innocence ; le fils, lui, ne se demande même plus si ses parents lui cachent quelque chose : il a l'habitude. Le même phénomène frappe les élèves et leurs professeurs. L'absurdité de la situation est telle qu'un ennui mortel nous frappe tous, simple symptôme de nos tentatives ratées à rompre la glace. Mais il faut, bien sûr, masquer cet ennui. Tous les êtres lucides relèvent alors, soi-disant, de la psychiatrie : ceux qui se réfugient dans l'action parce que réfléchir est devenu inutile, voire nuisible, ne sont que des hyperactifs ; ceux qui se réfugient dans la réflexion, parce qu'ils n'ont pas encore renoncé à comprendre et à changer les choses, ou parce que leur monde intérieur leur offre une richesse qu'ils ne perçoivent plus à l' extérieur, sont de simples dépressifs. Les discussions sont inintéressantes ; les imbéciles sont élevés, les êtres conscients, rabaissés - ils doivent apprendre à se taire. Le jeunisme, entre autres, n'est qu'un exemple d'une politique plus générale qui, visant à donner tout à ceux qui vivent encore dans l'illusion, inverse les rôles en permanence, puisqu'elle met au centre, et accorde toutes les responsabilités, à ceux qui sont le moins à même de les assumer. Elle enferme chacun dans son image de créature un peu demeurée, et tous ont intérêt à masquer leur conscience pour ne pas paraître déplacés. Le décalage est donc permanent entre l'image honnête, pertinente et efficace, que nous sommes capables de façonner, et l'image institutionnelle, simpliste, des choses, qui seule a cours officiellement et peut s'échanger sans peine, sous l'auspice de la bonne communication. Tous les malentendus, tous les conflits, que ce soit entre les hommes ou entre les communautés, découlent de ce décalage, chaque groupe étant désormais dirigé par les moins conscients (seuls valorisés), contre l'avis du plus grand nombre. Mais ces mêmes conflits servent très précisément de prétexte décliné à l'infini pour justifier la permanence de l'illusion : nous sommes tous enjoints à sacrifier une part de notre conscience au nom d'une paix purement factice. Au lieu de reconnaître à l'autre le droit à la différence, son rôle se borne désormais à maintenir la croyance en la force de l'illusion : l'autre est placé de force dans le rôle de celui qui n'a pas encore ouvert les yeux, simplement parce qu'ayant une raison différente de ployer sous le joug , ou se faisant une idée différente sur le meilleur moyen de s'en sortir, il est plus crédible dans l'exercice de l'écervelé. Les préjugés ne peuvent que fleurir : l'occidental est censé soutenir de bon gré l'autorité déplacée qui maintient le monde de l'illusion, le moyen-oriental est censé être un simple sauvage ignorant des dangers qu'il fait courir à la civilisation ; le jeune est censé ne rien percevoir de l'hypocrisie ambiante, le vieux est censé être définitivement isolé dans son monde. Les faits donnent partiellement raison à ces croyances, mais ce qui n'est pas banal ici, c'est que c'est précisément parce que l'illusion persiste, que certains ont renoncé et que d 'autres sont indisciplinés ; il ne s'agit donc pas là d'une attitude première et inconsciente, mais d'une position seconde, celle d'individus parfaitement avertis, mais qui agissent ultérieurement contre leur lucidité, parce que celle-ci s'est trop heurtée à l'épreuve des faits. Par conséquent, constater les faits ne saurait en aucun cas justifier la permanence de l' illusion, le fait de sauver les apparences ; toutes les statistiques et autres sondages sont ici ineptes, et leur soi-disant scientificité ne change rien à l'affaire. Dans un tel contexte, les hommes ne peuvent que passer leur temps à se soupçonner les uns les autres, à se demander si tel ou tel de leur semblable est lucide et content de l'être - ce qui est rare -, ou bien si, lucide de la première heure et s'étant ensuite heurté au mur de l' indifférence générale, il a abjuré sa conscience et renoncé à échanger, ou alors si, bien que lucide, il feindra l'ignorance par intérêt ; il peut aussi être conscient en général, pour les autres, mais ignorant dans telle situation un peu trop concrète, un peu trop proche (il se peut aussi, sait-on jamais, que le cas en question ne soit pas aussi pitoyable que ce que l'on peut croire en première approche, de l'extérieur) ; ou bien, il peut enfin être le simple idiot que l'on redoute. Les attitudes face à la permanence de l'illusion sont ainsi fort nombreuses et variées, pouvant se décliner à l'infini ; et elles sont parfaitement déterminantes dans les relations sociales. Ce sont en définitive elles, et elles seules, qui nous divisent, à la fois intérieurement et dans nos rapports à autrui. De la cellule la plus insignifiante à la planète prise dans son ensemble, en passant par les individus, les collectivités, les peuples, les civilisations, le voile de l'illusion s'étend finalement partout devant nos regards, à toutes les échelles de la société. Il est universellement ressenti, et universellement haï ; c'est donc son rejet qui, seul, peut être universel, qui, seul, peut rallier les hommes, et qui, seul, peut fonder une solidarité et une façon d'échanger qui ne soient pas viciées à la base. les deux écoles de la résistance Le cadre étant posé, nous pouvons maintenant passer à l'étude du cas concret qui nous intéresse, l'école, et observer si l'idée précédemment exposée peut avoir, pour peu qu'elle ait des adeptes, des répercussions pratiques. Il s'agit notamment de la confronter avec les interprétations concurrentes qui existent déjà. Ces derniers temps, se sont développés des mouvements de résistance pour l' école qui commencent à avoir un certain écho. A première vue, on pourra distinguer deux tendances : la première, celle des « modérés », est en nombre la plus importante. Elle affirme que la cause du désastre scolaire réside dans une succession de mauvais choix politiques, dus un peu au hasard, un peu à la mesquinerie ou à l'incompétence des personnes, un peu à la cupidité des organismes internationaux qui dictent aujourd'hui leur politique aux états. Elle recherche des causes contingentes à la situation actuelle : un nom, une date, un décret. Par ailleurs, elle nie l'existence d 'un plan de destruction organisée, d'un complot. Elle replace certes l' évolution du contexte scolaire dans celui de la société en général, et évoque à loisir mai 68. Se voulant assez consensuelle, elle est en revanche plus timorée sur notre vécu quotidien d'enseignants, et sur les interprétations divergentes que l'on peut avoir de certains phénomènes répétés (comme le silence de certains collègues, l'indiscipline de certains élèves, le rôle des surveillants, .). La seconde tendance, celle des « ultra », est plus confidentielle. Composée de groupuscules indépendants, parfois totalement informels et très temporaires, elle affirme à l'inverse que la destruction de l'école obéit à un plan concocté par les organismes internationaux et le grand capital. On y aborde plus volontiers des questions plus proches et personnelles, l'ambiance y est plus conviviale et le portrait qui y est brossé de la réalité est plus acide - mais cela déclenche l'humour autant que l'amertume. En même temps, du vécu quotidien aux phénomènes plus généraux qui touchent toute la profession, on décèle dans les analyses de cette tendance, partout la même logique, évoquée souvent de façon implicite, à l'aide d'une expression ou d'une tournure. Or, il est bien certain que d'une façon générale, les gros marchands, les multinationales, les monopoles, ont tous intérêt à la permanence du monde de l'illusion : sans ce dernier, ils s'effondreraient, et on s'apercevrait vite qu'on n'a pas forcément besoin d'eux pour faire « des économies d'échelle », et que les gens préfèrent quand même la proximité, les rapports humains et l 'honnêteté dans la production et dans la vente. Mais si l'on prétend que c' est l'illusion qui est cause première, on la combattra en particulier chez les marchands ; si l'on dit en revanche que le grand capital est le premier moteur, on le combattra lui en tant que tel, et la tâche n'est plus du tout la même. La thèse défendue ici affirme ainsi que telles quelles, ces deux écoles se basent sur des analyses insuffisantes. Elle soutient à la fois qu'il y a bien une logique d'ensemble, sans pour autant qu'un complot se trame sciemment ici ou là - les directives destructrices ne venant en quelque sorte que par dépit, parce que les intérêts individuels finissent par prévaloir lorsqu'on ne sait plus quoi faire et que tout semble voué à l' échec. Cette logique d'ensemble, posée comme étant à la source de nos problèmes quotidiens, c'est, justement, la permanence du monde de l'illusion dépeint plus haut. Voilà donc l'unique source première à tous les déboires scolaires. Or, si celle-ci est sans doute encouragée par telle politique ou tel intérêt, cela n'explique nullement que la réalité elle-même suive cette logique mortifère. En tout état de cause, le voile de l'illusion est posé ici comme la seule cause première et universelle digne de ce nom, primant sur les politiques et autres directives, perçues comme relevant davantage du domaine de la contingence. Il ne faut pas minimiser l'importance de ces dernières en pratique, erreur que ne commettent par les divers mouvements de résistance, mais leur accorder un statut de fondement théorique est une faute grave, qui occulte l'importance du monde de l'illusion et sous-estime sa place, son omniprésence en tant qu'obstacle fondamental. Il est temps de donner ici quelques exemples évidents d'illusions, pour savoir un peu précisément de quoi il s'agit ; une liste d'exemples ne crée pas un concept, mais l'intuition sait parfois s'en saisir avec profit. Dans l'ordre de ce qui a été abordé, une première illusion consiste à croire que la psychologie actuelle des individus ressemble un tant soit peu à ce que décrivent les romans ou les media, définitivement trop simplistes ; une autre consiste à penser que les artistes, les écrivains, les scientifiques se sentent libres, qu'ils créent indépendamment de la manière dont on va évaluer et communiquer leurs ouvres (cela vaut aussi pour les sociologues, évidemment, qui eux sont victimes d'un double enfermement puisque leur discipline est par nature assujettie au monde de l'illusion). Dans le domaine scolaire, l'idéologie dominante prend les élèves pour des imbéciles patents, notamment ignorants de la crise actuelle : c'est, évidemment, une illusion. Croire que l'indiscipline croissante a pour fondement l'ignorance et la pauvreté en est une autre ; c'est l'inverse qui est vrai, ce qui fonde cette montée en puissance de la colère est précisément un savoir, et c'est même très précisément la connaissance de l'illusion, qui reste malheureusement très intuitive (mais c'est précisément notre rôle d' intellectuels que de transformer cette intuition en savoir réel, entre nous et avec les élèves) : dans ces domaines, les petits sont toujours les premiers avertis, les premiers à savoir ; quant aux autres, ils ont un temps pour s'en rendre compte, et un temps pour passer aux actes, sans quoi ils sont condamnés. Dans la sphère plus réduite de la résistance, une première illusion consiste à croire qu'il n'y a pas de logique d'ensemble et que l'on peut s'en tirer sans y voir plus clair, au moyen de petites luttes adéquates, et notamment, sans faire appel aux parents ni aux élèves, tout en maintenant une certaine ambiguïté sur l'interprétation des agissements de ces derniers. Force est de constater que ceux d'entre nous qui ont une interprétation droitière de ces choses (les élèves sont des ignorants, les parents se déchargent sur nous), que l'on aurait pu enrôler pour leur capacité à agir, d'une part sont moins nombreux que prévu, d'autre part n'agissent généralement pas. Tant pis pour eux donc, si on se mettait à développer des analyses qui les laissent un peu sur le côté. En attendant, les petites luttes n'ont donc pas lieu; autre effet pervers, maintenir les ambiguïtés d'interprétation nuit à la libre discussion entre nous, et les problèmes concrets, de vie de classe ou de relations avec les collègues, ne sont jamais abordés. Rien de tout cela n' est l'effet du hasard : on n'ose pas se lancer. Une seconde illusion consiste à croire que l'affirmation de l'existence d'un plan plus ou moins secret peut, seule, suffire à radicaliser la résistance et lui donner une certaine audace : malheureusement, beaucoup ne comprendront pas qu'il y a là essentiellement une visée pratique, et ne verront derrière un haussement du ton qu'une sorte d'autoritarisme (ce sont évidemment des êtres peu lucides, qu'il faudrait oublier rapidement s'ils n'avaient pas, d'une façon ou d'une autre, une sorte de pouvoir - et c'est évidemment la permanence de l' illusion, avec ses jolis points de vue consensuels, qui le leur donne, avec la possibilité de jouer les intéressants, ceux qui sont censés dire tout haut ce que tout le monde - c'est-à-dire les autres - pense tout bas). Pour la réflexion, l'illusion est paralysante : soit on parle à demi-mot, et alors on ne se démarque pas de celui qui demeure dans l'illusion, puisque l' on rabaisse sa conscience ; le lecteur lucide ne peut dès lors que confondre le discours avec la musique des illusionnistes et ne réagira pas ; seul celui qui est moins conscient saura répondre, ce qui enverra d'office les échanges sur les rails de l'illusion ; soit on dit réellement ce qu'on pense, et on se heurte au double mur de ceux qui sont encore dans l' illusion, et de ceux qui n'y sont plus mais, persuadés que les autres y sont encore, se tairont par peur du ridicule. Pour parler clair : on passe pour un imbécile auprès des premiers, et auprès des seconds, on passe pour celui qui passe pour un idiot et qu'il est urgent de fuir. Quiconque s'est essayé à lancer la moindre initiative s'est trouvé confronté à ce genre de choses. Pour l'action concertée, l'illusion est doublement paralysante : d'abord parce que l'illusion n'est pas la réalité ; ensuite, parce que les adhérents des différents groupes ne savent tout simplement plus à qui ils ont affaire, entre eux : les jugements sur les personnes, directs ou via leur image sur autrui, sont biaisés. Le recours généralisé à internet brouille encore plus les cartes. Force est donc de constater que c'est encore l'illusion qui gouverne à nos échanges, même dans la résistance. Une dernière illusion consiste, bien sûr, à croire que la présente aura un impact quelconque et sera discutée sur les forums : il ne s'agirait pas non plus de croire que les autres ne sont plus dans l'illusion ! Sébastien Bosca, membre de Reconstruire l'Ecole et de Désespérer Billancourt, thésard en mathématiques à Bordeaux. bosca _at_ math.u-bordeaux.fr